Quarante (40) personnes ont perdu la vie en ce dimanche noir, à Gniby, une localité de la région de Kaffrine dans la partie centre-ouest du Sénégal, dans une collision entre deux bus. Le bilan de la brigade nationale des sapeurs-pompiers fait également état de 85 blessés.
Le président de la République, « profondément attristé par le tragique accident routier », a décidé d’« un deuil national de trois jours à partir de lundi 9 janvier 2022 ». Un conseil interministériel se tiendra le même jour pour « la prise de mesures fermes sur la sécurité routière et le transport public des voyageurs », a écrit le chef de l’État dans son Décret n⁰ 2023-121 déclarant ce deuil national.
Le procureur de la République de Kaolack a donné des précisions sur la cause du drame : « Selon les premiers éléments de l’enquête […], un bus affecté au transport public de voyageurs, à la suite de l’éclatement d’un pneu, a quitté sa trajectoire avant de heurter frontalement un autre bus venant en sens inverse. »
Tragédies en série : à quand la fin ?
« Oui, des désastres, des tragédies, des accidents, il y en aura toujours. Mais, il y en a beaucoup que l’humain peut éviter », a fait savoir M. Hamadou Tidiane Sy, journaliste engagé. Le citoyen sidéré renchérit son opinion : « l’Etat est interpellé. Mais on le sait, les premiers à traiter nos vies comme de vulgaires chiffons usés, ce sont ceux qui nous gouvernent. Autrement, après la tragédie du Joola, on aurait dû en finir une bonne fois pour toutes avec ces désastres, qui ne sont pas loin d’un crime. »
De plus en plus, les accidents de route sont fréquents en Afrique. La semaine dernière, au moins 14 personnes ont trouvé la mort en Côte d’Ivoire et 73 blessées dans une collision entre deux autocars à Yamoussoukro (Centre) et 18 personnes sont mortes dans une collision entre deux véhicules dans le nord du Nigeria.
Il importe de noter que tant que ceux qui conduisent ces vehicules restent incultes ; sans aucune formation préalable ; sans aucune compréhension de la sacralité de la vie humaine ; sans aucun sens du civisme ; sans aucune connaissance de leurs rôles et responsabilités ; il faudra s’attendre à des désastres comme ceux de ce dimanche matin.
Dakar, 8 janvier 2023
Pascal M. Muteba