Recrudescence des cas de suicide par pendaison au Sénégal (Une allure à stopper)

Pas une semaine entière sans qu’une nouvelle du suicide ne tombe. Les gens flanchent et autodétruisent leurs vies. Le mal semble être très profond. Seul le mois de février dernier a enregistré dix cas… suffisant pour sonner l’alarme !

Le suicide, ce fait social qui s’est invité au Sénégal depuis un temps, exerce un pouvoir coercitif sur l’individu. Mais en tant que tel, il se passe partout où les gens vivent en communauté.
Ce fait est étudié spécifiquement en Sociologie, notamment par l’un des pères fondateurs de cette discipline, à savoir Émile Durkheim, en 1897. Selon lui, l’une des causes fondamentales du suicide est l’absence d’intégration sociale des victimes et, en partie, la faillite de la religion et de la famille.

En générale, il existe plusieurs sortes de suicide. Cependant, au Sénégal, c’est la pendaison qui est devenue la monnaie la plus courante. Assez souvent, ce malheur arrive aux jeunes, mais aussi aux avancés en âge.

Des signes avant-coureurs

La mauvaise gestion émotionnelle résume cette question. Les gens ne savent pas gérer leur peur, leur tristesse, leur angoisse, leur stress, etc. ce qui fait qu’ils ont du mal à se contenir, ni supporter les moments difficiles. Les gens ont du mal à se libérer de leur inquiétude et frustration, pour se décharger des fardeaux les plus sombres de la vie.

Plusieurs facteurs favorisent les tendances suicidaires. Selon la sociologue Ndèye Ndoye, l’environnement familial est devenu un espace où les personnes subissent toutes les formes de violences : verbales, économiques, sexuelles, etc. Elle note également le désespoir des jeunes.

« Lorsqu’une personne commence à s’isoler, à s’adonner subitement aux pratiques hors norme, développe une dépression, évoque l’idée d’abréger sa souffrance… alors il faut la prendre au sérieux et agir aussitôt en conséquence, au lieu d’attendre que l’irréparable ne se produise, pour in fine dire qu’elle était bizarre depuis quelque temps », analyse Maty Ly, anthropologue de formation.

Au Sénégal, la récurrence de cas de suicide pourrait également s’expliquer par le contexte économique qui est défavorable par rapport à la grande partie de la population, laquelle est insensible à la souffrance.

Quelles solutions pour le suicide ?

Dans une approche sociologique, il n’y a pas de solution miracle halte au suicide. Pas de solution panacée, non plus.
Le docteur Sanoko Abdoukhadre, sociologue certifié en psychologie, pense qu’il est important de mettre en exergue une approche éducationnelle, en faisant un plaidoyer à travers les lieux d’apprentissage, des spots de pub et des scénarios de film.

Il est aussi important de sensibiliser sur le fait que le suicide n’a jamais été une réponse positive aux préoccupations auxquelles se confrontent quotidiennement les humains.

Il revient à l’Etat de mettre en œuvre des stratagèmes pouvant prévenir ce mal profond qui s’installe librement au sein de la société sénégalaise, afin de veiller dignement à la sécurité totale de son peuple.

 

Pascal Muteba
Dakar, le 6 avril 2022

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