Foire des compétences au Centre culturel Andrée Blouin : Retour sur un marathon de trois jours

Du mercredi 26 au vendredi 28 novembre 2025, le Centre Culturel Andrée Blouin a organisé une foire des compétences axée sur l’entrepreneuriat, l’intelligence financière, les projets agricoles durables et les opportunités de financement des entreprises congolaises. L’objectif de cette activité, dénommée « Lisolo na ba Entrepreneurs », était de promouvoir l’indépendance économique et l’autosuffisance au sein des communautés. Cet article revient sur le déroulé de ces trois jours.

Mercredi 26, jour 1 : Stands et panel sur l’intelligence financière

La première journée, consacrée à l’intelligence financière, a été animée par Tino Ntiamu, expert économique et coach entrepreneurial.

L’intervenant a d’abord défini l’intelligence financière comme « la capacité de bien orienter ses revenus et ses dépenses tout en s’adaptant à des situations nouvelles ». Il a ensuite identifié plusieurs dépenses toxiques susceptibles de nuire aux entrepreneurs : l’alcool, les achats impulsifs, les cotisations abusives ou encore les jeux d’argent.

À l’inverse, il a encouragé les investissements sains tels que la satisfaction des besoins essentiels, l’autoformation ou l’épargne. En conclusion de son intervention, il a rappelé que « celui qui gagne mais consomme tout sans épargner manque cruellement d’intelligence financière ».

Une formule simple mais essentielle a été présentée : Revenu = Consommation + Cotisations + Partage + Épargne

Jeudi 27, jour 2 : Stands et panel sur les stratégies et opportunités de financement des entreprises congolaises

Les échanges de la deuxième journée ont porté sur les stratégies et opportunités de financement pour les entrepreneurs congolais.

Le facilitateur du jour, Tino Ntiamu, a présenté les différentes stratégies de financement à la portée des entrepreneurs :

L’épargne : considérée par le panéliste comme une voie sûre et autonome, elle offre à l’entrepreneur un moyen d’investissement sans pression.

La dette : il s’agit d’emprunts pouvant se contracter auprès d’institutions financières (Banque commerciale, Coopec, Cadeco, etc.) ou de particuliers (proches, cambistes, etc.). L’intervenant a insisté et recommandé aux entrepreneurs de tenir compte du taux d’intérêt. Pour cela, il les invite à se faire accompagner dans cette démarche par des experts économiques afin d’éviter tout type d’abus de la part de créanciers.

Le soutien des proches ou de la famille : qu’il s’agisse d’un héritage, d’une aide matérielle ou financière, l’assistance de l’entourage est une voie souvent empruntée pour réunir le capital nécessaire.

Les associés et partenaires : à travers la collaboration, la levée de fonds ou la vente d’actions, l’entreprise peut voir le jour grâce aux partenariats et à la collaboration.

Après avoir exposé ces stratégies, le panéliste a présenté quelques opportunités concrètes disponibles pour les entrepreneurs congolais, notamment le FOGEC, le CONAPAS, etc.

Il a conclu en invitant les participants à se faire accompagner par des experts pour mieux structurer et sécuriser leurs projets.

Vendredi 28, jour 3 : stands et panel sur les projets agricoles durables

La troisième et dernière journée, brillamment animée par Machiavel Matufuene, expert en pisciculture, membre du réseau des paysans du Congo, responsable du groupe PI 123 et assistant à l’Université de Kinshasa, a été consacrée aux projets agricoles durables, définis comme « des systèmes agricoles visant à satisfaire les besoins du présent sans compromettre ceux des générations futures ».

Face à la question d’un participant voulant comprendre la nécessité de la pisciculture dans un monde où la pêche s’est déjà imposée, le facilitateur a expliqué que la pisciculture ne prétend pas remplacer la pêche, elle veut renforcer la production tout en réduisant la pression sur les écosystèmes.

Répondant à une autre question sur les principaux avantages de cette pratique, il les a présentés en ces termes :
– Une source stable de protéines
– La préservation de la biodiversité
– Des opportunités économiques (création d’emplois, réduction des importations, possibilité d’exportation et autosuffisance alimentaire).

L’intervenant a ensuite prodigué plusieurs conseils pratiques aux futurs pisciculteurs :
– Vérifier la qualité de l’eau
– Adapter le nombre de poissons proportionnellement à la capacité des bassins
– Soigner la présentation du produit pour attirer les acheteurs
– Diversifier les canaux de vente afin de maximiser les recettes. Ces canaux vont des consommateurs directs aux grossistes en passant par les hôtels, restaurants, supermarchés, etc.).

Lisolo na entrepreneurs s’est clôturée par un moment de convivialité autour des stands d’exposition des produits réalisés par des entrepreneurs locaux.

Parmi les œuvres présentées : des produits agroalimentaires (jus à base de produits naturels, gaufres, gâteaux,etc.), des sculptures, des masques, des sacs artisanaux, des meubles réalisés sur base des plastiques et pneus recyclés, et bien d’autres créations qui illustrent le dynamisme et la créativité de la jeunesse congolaise.

 

Exaucé Diwilu/PM

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