L’Afrique doit s’unir ou périr

À l’occasion de la Journée Universelle du Kikama, une conférence s’est tenue ce samedi 15 novembre autour du thème: « L’Afrique doit s’unir ou périr : l’unité comme bouclier existentiel ». Organisée par la Communauté Kamite Internationale section Kongo en partenariat avec le Centre culturel Andrée Blouin, la rencontre a réuni quatre intervenants : Shenuti Lobola (guide spirituel), Lumingu Dongo (auteure et leader communautaire), Kabongo Malu (historien et égyptologue) et Katumba Musuya Imhotep (porte-parole de la Communauté Kamite Internationale, Section Kongo).

Les intervenants ont insisté sur l’urgence pour les Africains de consolider leur unité face aux défis multiples du continent.

Ouvrant les discussions, Shenuti Lobola a rappelé que l’idée d’unité africaine n’a rien de nouveau. Selon lui, bien avant l’arrivée de l’Occident au XVIᵉ siècle, l’Afrique connaissait déjà une cohésion économique, culturelle et linguistique forte. La fragmentation actuelle, affirme-t-il, coïncide avec l’arrivée de l’homme blanc et l’imposition progressive de logiques étrangères aux réalités africaines.

La seconde intervenante, Madame Lumingu, a invité le public à distinguer clairement l’unité de l’uniformisme. L’unité, explique-t-elle, est la volonté d’avancer ensemble vers une vision commune, tout en respectant la diversité africaine. L’uniformisme, au contraire, impose une pensée unique étouffante et dangereuse. Elle a également souligné le rôle central de la puissance économique dans l’éveil des consciences : c’est grâce à elle que l’on pourra financer conférences, études, recherches scientifiques et initiatives entrepreneuriales capables de redonner à l’Afrique sa place parmi les grandes puissances.

Dans une intervention argumentée, le professeur Emmanuel Kabongo a décrit cinq leviers utilisés, selon lui, par l’Occident pour maintenir l’Afrique dans une position de dépendance :
– La dette : Dispensée sous forme d’aides, de dons ou de subventions, elle constitue un véritable frein au développement africain. Les institutions telles que le FMI ou la Banque Mondiale auraient pour objectif de perpétuer cette dépendance économique.
– Le droit : Le droit international servirait de mécanisme pour neutraliser les leaders africains récalcitrants. Pour le professeur, la CIJ et la CPI participeraient à cette dynamique en sanctionnant les acteurs opposés aux logiques impérialistes.
– La sécurité : Les embargos sur l’achat d’armes ou de matériel militaire affaibliraient les États africains, favorisant l’instabilité et limitant leur capacité à se défendre.
– La faim : Utilisée de façon subtile, elle permettrait d’exercer une pression sur les gouvernements africains, notamment lorsqu’ils souhaitent investir dans l’agriculture ou développer l’agroalimentaire.
– La guerre : Enfin, le soutien accordé à certains groupes armés ou États africains servirait, selon lui, à entretenir le chaos et à freiner tout effort de développement.

Pour le professeur, seule l’unité continentale, fondée sur la coopération scientifique, commerciale et sécuritaire, peut constituer un véritable rempart contre ces formes de domination.

Dernier à prendre la parole, Katumba Musuya a expliqué la portée symbolique du 15 novembre, date retenue pour la Journée Internationale du Kikama. Le 15 novembre 1885 marque le début de la Conférence de Berlin, où l’Afrique fut partagée entre puissances coloniales sans qu’aucun représentant africain ne soit invité. Pour lui, une partie des malheurs actuels du continent découle de ce découpage arbitraire.

Il a également plaidé pour une Afrique unie autour d’une armée fédérale, d’une ambassade unique et d’une nationalité commune à tous les Africains.

 

Exau Diwilu/PM

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