Quand l’espoir et la résilience d’un adolescent façonnent le destin de toute une communauté.
Ce vendredi 7 novembre 2025, au Centre Culturel Andrée Blouin, a été projeté le film « The Boy Who Harnessed the Wind », sorti en 2019 et réalisé par Chiwetel Ejiofor, acteur et cinéaste britannico-nigérian. Le film est une adaptation fidèle du roman autobiographique homonyme de William Kamkwamba, jeune inventeur originaire du Malawi.
William, adolescent de 13 ans, vit avec sa famille dans un petit village du Sud du Malawi, alors que le pays traverse une grave crise socio-économique. Une sécheresse persistante empêche les récoltes, provoquant une famine aiguë qui frappe de plein fouet sa communauté.
Face à cette situation dramatique, les habitants se tournent désespérément vers un gouvernement, malheureusement corrompu et indifférent. Devant l’inaction des autorités, le jeune William décide d’agir par lui-même. Grâce à sa curiosité scientifique et à une ingéniosité hors du commun, il parvient à construire une éolienne à partir de matériaux de récupération : le vélo de son père, la dynamo de son professeur et divers objets trouvés dans une décharge. Cette invention permet d’alimenter une pompe à eau, d’irriguer les champs, et finalement, de sauver son village de la faim.
Un miroir du quotidien des communautés défavorisées
Le film dépeint avec réalisme le quotidien de nombreuses communautés africaines, souvent abandonnées par leurs gouvernements. Dans le village de William, les habitants placent d’abord leur confiance dans l’État pour surmonter la crise, mais se heurtent rapidement à la corruption et à l’inaction. Face à l’irresponsabilité du pouvoir politique, ils doivent compter sur eux-mêmes et sur leur solidarité pour survivre. Le film nous plonge ainsi au cœur des réalités souvent tues et méconnues des zones rurales : la pauvreté, la dépendance au climat, et la lutte constante pour la survie. Il nous révèle aussi la créativité et les mécanismes d’adaptation que ces communautés développent face à l’adversité.
Des problèmes qui en appellent d’autres
William vit au sein d’une famille modeste de cultivateurs installée elle-même dans un pays pauvre. Dans sa région, le départ des pluies occasionne la sécheresse, laquelle provoque la famine. La crise, à caractère strictement économique au départ, entraîne derrière elle une cascade de drames sociaux : vols, insécurité, déscolarisation, maladies, exode rural, etc. Le film illustre avec force cette chaîne de souffrances, où un simple déséquilibre écologique se transforme en une grande crise humaine.
Il nous interpelle également sur le fait que la misère, lorsqu’elle n’est pas combattue, nourrit d’autres formes d’instabilité, encore plus difficiles à surmonter.
Solidarité et promotion du savoir-faire : une voie de développement
Si William incarne l’esprit d’innovation, son succès repose aussi sur la solidarité de son entourage. Sans le vélo de son père, la dynamo de son professeur, le soutien de sa sœur et l’aide de ses camarades, son rêve n’aurait pu se concrétiser.
L’histoire du film nous rappelle donc que le progrès individuel prend racine dans un environnement social favorable. Un milieu hostile étouffe les talents, tandis qu’une société qui valorise ses compétences locales permet à chacun de s’épanouir et par delà de contribuer au bien commun.
Le film nous invite ainsi à promouvoir nos talents, inventeurs, artistes et scientifiques africains, afin que la créativité devienne un levier de développement durable. Comme le disait Martin Luther King : « Apprenons à vivre ensemble comme des frères, ou mourrons tous ensemble comme des idiots ».
Le jeune William nous a prouvés qu’avec du courage, de la persévérance et de la résilience, même un adolescent d’un petit village peut façonner le destin de toute une communauté.
Exaucé Diwilu
Kinshasa, 10 novembre 2025
